Isotrétinoine et suicide

Isotrétinoine (Accutane ou Clarus) et suicide.

Plusieurs études ont démontré une association entre acné, diminution de l’estime de soi,
dépression et idéation suicidaire.  On a aussi démontré une relation entre la sévérité de l’acné et le risque d’idéation suicidaire.  En regard avec l’isotrétinoine (Accutane ou Clarus), la question est de savoir si le risque de dépression et de suicide est augmenté chez les patients avec acné à qui le médicament est prescrit.

Des auteurs suédois ont revu une cohorte de 5756 patients.  Ils ont comparé le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide parmi ce groupe et une population normale, trois ans avant, pendant et jusqu’à quinze ans après l’arrêt du traitement. Durant la période évaluée, ils ont relevé que 2,2%  des patients avaient été hospitalisés pour tentative de suicide.

Les tentatives de suicide se divisaient comme suit : incidence de 0.99, trois ans avant le traitement, 1.57 durant l’année qui précédait le traitement, 1.78 durant les six mois à partir du début du traitement et une diminution à 1.04, trois ans après le traitement.

Douze des 32 patients ayant fait une tentative suicidaire avant le traitement d’isotrétinoine (Accutane ou Clarus) ont fait un autre essai durant la période de suivi.  Parmi les 14 patients ayant fait une tentative durant les 6 mois à partir du début du traitement, 10 ont fait d’autres essais durant la période de suivi.

Les auteurs concluent qu’il y a une augmentation des essais suicidaires jusqu’à 6 mois après la fin du traitement et que ces patients devraient être surveillés étroitement
jusqu’à un an après la fin du traitement.

Les patients ayant une histoire de suicide avant le traitement ont fait moins de
nouvelles tentatives de suicide que ceux qui ont débuté avec le traitement. Ceci suggère que les patients ayant une histoire de tentatives suicidaires avant le traitement d’isotrétinoine (Accutane ou Clarus)  ne devraient pas automatiquement se voir refuser
le traitement.

Les auteurs concluent aussi que du fait que le risque suicidaire soit déjà élevé avant le
traitement, on ne peut attribuer le risque additionnel à l’utilisation de l’isotrétinoine.

Notre commentaire : Dans la littérature, les dépressions et idéations suicidaires avec l’isotrétinoine (Accutane ou Clarus )sont mentionnées depuis des années.  Il faut peut-être penser qu’il n’y a pas de fumée sans feu.  Il faut certainement être prudent lors de la prescription de ce traitement, vérifier que le patient peut être surveillé par ses proches et que le traitement est cessé au moindre signe de modification de comportement.

Référence : Sundström et al. Association of suicide attempts with acne and treatment with
isotretinoin : retrospective Swedish cohort.  BMJ 2010. 341:c5812.

Les commentaires sont fermés.