Faites-vous l’œil, 3 avril 2012

Cette chronique a pour but de vous familiariser avec les lésions cutanées fréquentes. Ceci incluant les lésions bénignes autant que malignes. Normalement, il y a une chronique de ce type tous les mardis.

Une de vos amie, qui a 30 ans, vous demande de lui étendre de la crème solaire dans le dos. Vous remarquez cette lésion. Elle ne sait pas depuis combien de temps elle est présente ni si elle s’est modifiée récemment. La lésion centrale mesure 6 mm et la région plus pâle mesure 1 cm. Que lui conseillez-vous?

Pour que cette activité soit éducative il faut que vous vous fassiez une idée avant de regarder la réponse. Le but est de créer une réaction immédiate à la lésion. Quand votre idée est faite, vous pouvez vérifier si vous avez raison et regarder les explications.

Plusieurs lésions peuvent se voir éventuellement entourées d’un halo. Le plus souvent il s’agit de nævi (grains de beauté) bénins : halo nævi. Il faut cependant évaluer la lésion centrale de la même façon que s’il n’y avait pas de halo. Le halo signifie que l’organisme tente de faire disparaître le nævus, mais comme les cellules pigmentaires environnantes ressemblent aux cellules du grain de beauté, à l’occasion elles sont attaquée en même temps.

En ce qui concerne la lésion discutée aujourd’hui, la région centrale pigmentée est de contours relativement ovale. La couleur est cependant inhomogène et la région plus foncée est excentrée vers le haut à droite. Cette lésion était suspecte cliniquement et a été excisée. Elle a été interprétée par 3 pathologistes et ils ont conclu que la lésion était très suspecte et possiblement maligne (mélanome débutant) mais sans en être certains.

Les messages à retenir aujourd’hui :

  • Un halo ne nous oriente pas vers une lésion bénigne ou maligne, il faut regarder la lésion à l’intérieur du halo et l’évaluer selon l’ABCDE habituel.
  • Une lésion suspecte cliniquement peut aussi ne pas être facile à interpréter histologiquement et les pathologistes peuvent à l’occasion ne pas pouvoir porter un diagnostic de certitude. Il faut faire avec et suivre les patients selon le pire scénario. Cette patiente sera suivie comme si elle avait eu un mélanome.

Si vous ou quelqu’un de votre entourage a une lésion de ce type, il serait prudent d’en parler avec votre médecin ou votre dermatologue.

Plus il y aura de personnes sensibilisées aux lésions cutanées suspectes, plus les cancers de peau seront détectés rapidement et moins les chirurgies seront dévastatrices.

Faites-vous l’œil!

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