Cette chronique a pour but de vous familiariser avec les lésions cutanées fréquentes. Ceci incluant les lésions bénignes autant que malignes. Il y a une chronique de ce type tous les
mardis.
La lésion que nous vous présentons aujourd’hui se trouvait au haut du front chez une patiente de plus de 80 ans. La patiente dit avoir été brûlée chez la coiffeuse et que la lésion est due à cet accident, qu’il n’y a pas à s’inquiéter. Présente depuis quelques années, elle saigne légèrement quand elle est traumatisée : lavage un peu agressif ou quand elle s’accroche avec le peigne. La lésion mesure environ 1,5 cm dans son plus grand axe.
Pour que cette activité soit éducative il faut que vous vous fassiez une idée avant de regarder la réponse. Le but est de créer une réaction immédiate à la lésion. Quand votre idée est faite, vous pouvez vérifier si vous avez raison.
La lésion est luisante, on voit vers le centre une télangiectasie (petit vaisseau sanguin dilaté), elle est de façon générale renfoncée mais la section de droite est surélevée. Il s’agit d’un carcinome basocellulaire. Il y en a plusieurs formes, nous en avons vu lors d’autres chroniques. Le cas actuel est en partie atrophique et en partie nodulaire (du côté droit). L’aspect luisant, la présence de vaisseaux dilatés et la fragilité doivent toujours attirer notre attention. Dans la forme atrophique, il manque souvent la bordure perlée retrouvée dans les autres types. Le carcinome basocellulaire est le moins dangereux des cancers de peau mais si l’excision est retardée, il continue de grossir et la cicatrice sera plus apparente. Les gens ont souvent tendance à associer une lésion à un événement particulier (ici la coiffeuse). Quand le type de lésion ne correspond pas à l’histoire il ne faut pas en tenir compte.
Comme toujours, si une lésion vous inquiète le moindrement, il faut la faire voir par votre médecin. Plus il y aura de personnes sensibilisées aux lésions cutanées suspectes, plus les cancers de peau seront détectés rapidement et moins les chirurgies seront dévastatrices.
Faites-vous l’œil!