Les verrues sont des lésions cutanées fréquentes et bénignes, causées par un des nombreux human papillomavirus (HPV). Elles peuvent être auto-résolutives, mais pour certaines d’entre elles un traitement est nécessaire car elles peuvent déranger socialement (lorsque situées surtout au visage et aux mains) ou peuvent être douloureuses (quand localisées sous le pied ou près d’un ongle).
Il existe de très nombreux traitements pour les verrues cutanées et selon les auteurs de cette revue de la littérature, la majorité des études sur lesquelles les thérapies actuelles sont basées ont une méthodologie qui laisse à désirer.
Ils ont revu les résultats de toutes les études disponibles pour lesquelles l’objectif était la guérison complète des verrues. Après avoir analysé sérieusement les résultats de 77
études ils arrivent aux conclusions suivantes :
- Le placébo guérit en moyenne 23% des patients.
- Les produits à base d’acide salicylique (disponibles en pharmacie) ont un taux de guérison de 40%.
- L’azote liquide utilisée agressivement est efficace dans 54% des cas, alors qu’une cryothérapie légère n’est guère plus efficace que le placébo.
- La cryothérapie agressive couplée à l’utilisation de produits à base d’acide salicylique a le meilleur taux de succès : 58%.
Si l’on exclut l’utilisation de ces traitements, les évidences actuelles sont insuffisantes pour supporter les autres traitements.
Il faut donc faire un essai raisonnable (quelques mois)de traitement d’acide salicylique seul, puis acide salicylique et d’azote liquide dans un premier temps.
Si ces traitements sont essayés et s’avèrent infructueux, on suggère un bénéfice possible de l’utilisation de l’utilisation de la bléomycine intra-lésionnelle, du DNCB, du 5-fluorouracil topique ou intra-lésionnel. Une évaluation basée sur les évidences ne supporte plus l’utilisation du « duct tape », de l’interféron ou de la thérapie photo dynamique.
Notre commentaire : Le traitement des verrues est souvent difficile et les patients sont très souvent déçus car le traitement est long et le taux de succès est bas. Cet article remet les pendules à l’heure. Trop souvent les médecins ont tendance à escalader les traitements selon la demande du patient. Il faut cependant s’en tenir aux données sérieuses de la
littérature et se servir de traitements prouvés efficaces, même si le taux d’efficacité laisse à désirer.
Les traitements discutés sont applicables aux verrues vulgaires et non pas aux verrues planes ou génitales.
Référence : Kwock CS, Holland and Gibbs S. Efficacy of topical treatments for cutaneous warts: a meta-analysis and pooled analysis of randomized controlled trials. British Journal of Dermatology 2011 165 pp233-246.